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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 18:14

 

hMa vitrine se présente comme un meuble ordinaire, sur 8 niveaux de présentations d’objets.

 

Ce sont MES JOUETS. Je devrais dire plutôt : mes compagnons silencieux.

 

Récents, ils témoignent du maintien d’un « esprit d’enfance », envers et contre-tout. Ils portent aussi la marque du Collectionneur, et révèlent parfois des engagements plus profonds.

 

Mais, il en est quelques-uns qui viennent de loin, de très loin : ils ont accompli une longue, longue route, échappé aux pertes, aux rapines, aux destructions. Dans leur permanence immobile, Ils marchent, roulent, volent depuis 70 ans. Ils ont franchi la mer, ils ont franchi une vie. L’Exode, puis l’Exil, n’ont pas eu raison d'eux. Ils viennent du 55 rue Rovigo, même pas du quatrième étage, mais du troisième, quand j’étais petit garçon.

  

A Alger s’invite : nombre de ces navires de la « Royale » ont été les hôtes assidus de nos ports d’Algérie : l’illustre « Jean-Bart », la non moins illustre « Jeanne-d’Arc », et nos glorieux croiseurs : «  Emile-Bertin », « Georges-Leygues», « Gloire », les torpilleurs « Fantasque » et « Terrible ».Ils sont là, et j’en passe… Il y aussi un vieux cargo de la Cie Schiaffino, et cet étonnant « Athos II » en terre cuite peinte en blanc…Tous sont des acquisitions «  récentes », après 62…

 

Si vous voulez consulter un superbe et poignant reportage vidéo sur les paquebots d'Alger
http://www.youtube.com/watch?v=SLQMKXugcoQ

 

f

Mais, le souvenir le plus fort, qui emplit ma mémoire, ce sont ces 8 avions de guerre en un métal très léger. Un soir de 1943, mon grand-père Pisani, douanier sur le port d’Alger, me les rapporta : ils venaient de lui être offerts par un marin américain…Cela fait partie de mes liens profonds, psychiques, avec l’Amérique (la vraie, mais cela est une autre histoire).

 

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  Sous la Légion, fraternisant avec les Romains ( J’imagine qu’ils étaient de la «  IIIème Auguste » ! ), une petite partie d’un train électrique que j’eus à Noël, en 45 ou 46. Parti d’Alger, c’est mon Convoi du Septentrion ( les lecteurs de Jean Raspail comprendront ).

   

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  Enfin, tout au fond de ma mémoire, pétris de chair autant que de métal, des survivants de mes premiers soldats, non de plomb – époque de guerre – mais de métal. Eux, remontent à 1944-45. Il y a là  l’Armée d’Afrique en quelques figurines, sous différents uniformes. Leur état témoigne de leur Odyssée.

Avec eux, 3 «  civils » : un paysan qui a perdu sa fourche, et 2 joueurs de « foot ». Un gardien de but à casquette, et un joueur en maillot bleu et blanc, qui fut celui du RUA.

mes sept cavaliers 

 

                                          " SEPT CAVALIERS
                                                         quittèrent la Ville
                                                                   au crépuscule par la porte de l'Ouest
                                                                                                    qui n'était plus gardée "
                    
                                            ( Jean Raspail, éd. R.Laffont, 1993 )

(la bouteille que l'on voit au-dessous n'est pas un cru de grande année tiré d'une cave...Cette bouteille - de bière ou de soda - a été achetée par moi dans un magasin de souvenirs d'Arromanches. Elle est authentifiée comme ayant été pêchée par des plongeurs officiels au fond de l'eau de la baie d'Omaha Beach. C'est un souvenir émouvant du" D DAY ".)

Chaque jour, lors de mon premier passage devant cette vitrine, je m’arrête un instant, et je salue ses occupants. Je me soucie aussi de leur sort, mais j’ai déjà des idées de transmission. Ils le méritent, non ?

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