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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 09:12
BON TEMPS DE NOËL ET BONNE ANNEE A VOUS TOUS, qui me faites l'honneur de lire ce Blog !!!
  
Laissant aux "Officiels" le lassant et creux monopole des  grands discours, et restant dans l'esprit  "petit musée" de "maltalger", je me bornerai à illustrer mes Vœux par ces 4 photos de ma crèche: une en plan général, et les 3 autres, en plans détaillés.
 
Elle est en effet composée de 3 crèches, reflets de mon identité, et aussi, de mon histoire:
  005

 

 

 

006- La plus récente, provenant de l'Abbaye Ste Madeleine du Barroux, acquise au retour d'une mission de son Père Abbé au Pérou. Voilà qui me rapprochait de la Patagonie de mes rêves ! 
  007
-  Poignante à raison de l' Actualité, une petite crèche copte, ramenée d'Egypte en 1988, acquise en l'église de la Sainte Famille au Caire
  008
             -  Enfin, que dire de cette crèche, sinon qu'elle est composée de sujets de ma crèche d'enfant, rescapés de l'Exode de 62 ? Ils m'ont suivi, tant bien que mal, au long de mes pérégrinations, depuis le 55 rue Rovigo d'Alger...
                                                 
                                                             **********************************************************
En fond de décor, de gauche à droite: une huile représentant un début de jour sur le Grand Port de La Valette, à Malte ; un pastel gras, synthèse du paysage maltais; enfin, une huile, qui a un peu souffert de mes déplacements, représentant la vue de ma chambre, aux Tournants Rovigo, depuis la rue jusqu'à la colline du Fort l'Empereur, en passant par le bois d'eucalyptus des 4 Canons...
 
Ces 3 peintures sont de ma main, et datent des années 70...  
 
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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 21:40

 

 

 

Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent, c’est-à-dire de l’Attente de Noël. De ce qui va venir. Mais, étrangement, du moins en apparence, « venir » m’amène à  « souvenir ». A penser plus fort qu’à tout autre moment de l’année, au temps de l’Enfance, qui s’enfonce inexorablement dans le Passé. D’où, cette petite pointe de rêverie mélancolique qui se glisse dans la Joie de la Nativité, qui, elle, revient toujours aussi jeune, aussi actuelle.

 

Sur les chaînes médiatiques, non moins curieusement, les annonces publicitaires, qu’elles soient de produits ou d’évènements, font la part belle à d’inusables refrains américains, qui, incontestablement « collent »  à l’image de Noël, tout en privilégiant le romanesque, les émerveillements enfantins, par rapport à la dimension profonde de cette Fête, spirituelle, métaphysique, théologique, si dénaturée dans notre Société actuelle, qui fait de l’indifférence religieuse une norme  quasi…religieuse.

 

Et ces « tubes », que l’on croit usés, mais qui retrouvent leur charme dès qu’on les entend à nouveau, me font remonter dans le temps, et me pencher sur quelques souvenirs, à titre de conclusion pour clore les volets de cet « itinéraire country ».

 

Ce sera ma façon de respecter la Trêve de Noël.

 

Que me reste-t-il comme souvenirs de ces années ? Bon, voilà que je commence  en posant bien mal le problème, par une formulation maladroite de ma question : il est en effet plus qu’évident que j’en ai des souvenirs, à la pelle, et que les deux parutions précédentes de cet « itinéraire » sont nourries de souvenirs !!! 

 

Passons donc à un deuxième essai : pour être clair, je vais écarter les souvenirs de ce qui, durant un certain nombre d’années, s’était haussé à un véritable « quotidien » de la country : cours de danses à haute dose, fréquentation assidue de clubs, soirées à répétition, « démos » en toutes occasions, suivi continu des bons sites spécialisés sur internet. Le tout, mis en scène par un équipement vestimentaire de circonstance, qu’il était outrageant d’entendre qualifier de « déguisement » par des ignares goguenards, comme ce fut trop souvent le cas… Il y aurait à la fois trop à dire sur tout cela, et peu à apprendre à nombre d’entre vous, car ce quotidien n’a rien de spécial pour quiconque est passé par là.

 

Je vais donc réserver mon ultime évocation à quelques souvenirs particulièrement marquants, ancrés en moi, pour constituer une sorte d’album de  «  ce qui reste quand tout a disparu ». Et, dans cet esprit, je vais plonger dans l’univers des deux festivals français qui m’auront marqué, à savoir, celui de Craponne et celui de Saint-Agrève, sur ce plateau central devenu un coin d’Amérique profonde. Quand je parle « d’univers », cela signifie que je ne me limite pas, bien au contraire, aux seuls souvenirs musicaux, mais que cela englobe l’atmosphère particulière de ces évènements, vite vécus au fil des ans comme l’accomplissement d’un rite. Il en fut de même au temps où je parcourus la France et l’Italie, en quête de spectacles d’opéras.

 

C’est ainsi que Craponne est pour moi, non seulement ce festival géant – 3 jours, du vendredi au dimanche, et une quinzaine de formations – de Country Music dans toutes ses composantes, mais également tout qui tourne autour, à commencer, pour nous, par cette installation au même hôtel, à Bellevue-la-Montagne, à 13 kms du lieu du festival, avec les retrouvailles avec nos amis : une fois, nous sommes arrivés exactement au même moment qu’ Alain et Sabine, eux venant « du nord » - de la région parisienne – et nous, « du sud », du pays salonais : nos véhicules respectifs se sont retrouvés «  nez à nez » à l’entrée du parking de l’hôtel ! Faut l’ faire !!! Hôtel où nos chambres sont réservées d »’une année sur l’autre, toujours les mêmes, et où, dès nos arrivées, flottent à nos fenêtres, des drapeaux que nous aimons… Hôtel où, rentrés fourbus ( et quelques fois, trempés , douchés par un bon orage ), après la fin du concert de la soirée, on se retrouvait en petit comité dans le hall de notre étage, pour bavarder et se réconforter, autour d’un flacon de l’Uncle Jack, de la dynastie des Bourbons.

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                         Rencontres amicales à Craponne

 

Craponne, c’est aussi, le samedi matin en plein cœur du bourg, jour de marché où triomphent charcuteries et fromages, au milieu d’une foule énorme, sous les façades pavoisées aux couleurs françaises et américaines : c’est alors la lutte pour trouver une place à notre café-QG…Alors, quand il s’agit de trouver 6 ou 8 places !!! on patiente, debout, dans une bousculade bon enfant. Et ça chante dans tous les coins, sur des estrades, et ça pétarade, les Harleys !!!! C’est, le dimanche, au pied de l’hôtel, à Bellevue, la petite brocante, où il arrive qu’on trouve son bonheur, mais où on passe toujours un bon moment. Ce fut aussi, le soir, durant bien des années, une retraite aux flambeaux « comme avant », précédant un feu d’artifices nous redonnant un cœur de villageois. Ce furent les repas de groupe, en plein air, et puis, le lundi matin, car tout a une fin, les allées et venues – en silence – pour charger les bagages dans nos voitures, et pour, après une dernière accolade, reprendre chacun sa route, dans des directions opposées…

ETE2007 042

                          Dans Craponne ville, l'ambiance...

 

Mais, va-t-on me dire, et les artistes eux-mêmes, n’ont-ils pas laissé de souvenir particulier ?  Ô que oui !!!, mais en 10 ans de Craponne, comment choisir ? Et comment, de plus, choisir sans paraître faire un classement ? Ils nous ont tous donné tant de plaisir, et, pour un certain nombre d’entre eux, tant de Joie, d’émotion ! . Alors, je ne vais donner qu’un seul nom, non pas pour le sacrer «  Number One » sur 10 ans, mais parce qu’il a été le seul où, pour nous, Craponne  ne fut pas  une rencontre sans lendemain. Cet artiste, c’est le Texan ‘latino » - John Arthur Martinez, qui a mis le feu à Craponne ce dimanche après-midi où il est passé en 2006, provoquant une acclamation générale debout, et que nous avons eu le bonheur de revoir «  in situ », dans le plus vieil honky tonk du Texas, le Gruene Hall, au nord de San Antonio, un dimanche de fin avril 2007, en compagnie de nos amis Jean et Irène, Après-midi de rêve, quasiment « en famille » au milieu de quelques dizaines de Texans – venus en famille -, avec des gosses qui courraient devant les artistes, lesquels jouaient, adossés à la cloison du bar, à 2 mètres de nous. Ce fut un concert  ( gratuit !!! ) de 4 heures non stop, sauf pour respirer un peu, et pour nous faire reconnaître de lui. En reprenant son tour de chant, il s’adressa à la foule en nous montrant et en disant qu’il y avait là des amis français, qui étaient venus le voir l’année d’avant au festival de Craponne, en France, ajoutant… « la France, vous savez ; c’est ce pays de l’Europe qui est à côté de l’Allemagne ! » . De fait, nous nous trouvions dans la partie du Texas ayant reçu la plus forte immigration germanique. Mémorable !!!‘

 

 

Mais, transportons-nous en Haute Ardèche, à St-Agrève, durant les mythiques  « Equiblues », qui, comme leur nom l’indique, sont la Fête du cheval tout autant que de la musique et son débordant accessoire qu’est la danse. Un vrai « village », à 2 pas du centre du bourg, un grand chapiteau comme pour un cirque, des boutiques qui l’entourent, et à côté», le domaine du rodéo, comme en pays cheyenne.  Une grande liberté d’accès, un  brassage de gens communiant dans le même esprit, du moins en ce temps-là. Un esprit « Westerner » bien plus que « cow-boy de cinéma ».

itineraire-3 0003                 Le stand fait recette


Mais, pour moi, St-Agrève, ce sont les cavalcades des chevaux de festivaliers, au petit matin, sur la prairie transformée en parking, où mon « cherokee vert » était en bonne compagnie,  tandis que l’air glacial se chargeait du parfum du café chauffant sous les tentes des campeurs.

itineraire-3 0004

                          Le stand côté copains...

 

Et c’est, à l’intérieur du «  camp », le souvenir inoubliable du stand de « Country Music Attitude », notre P.C. de campagne  , lieu de rendez-vous, où l’on pouvait rencontrer des artistes, telle la ravissante Pauline Reese , ou la mythique « Grande Dame de la country western, Madame Joni Harms, qui se transformait en salon de lecture, et, à midi, annexant au passage un bel espace côté jardin, en lieu de pique-nique, ouvert aux amis…du moins, à ceux d’entre eux qui arrivaient assez tôt pour avoir une place.

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Mais tous  avaient droit à la rasade de Jack Daniel ou de « Four Roses »…en, toute « clandestinité «  bien visible ! Lieu d’échanges, mais aussi, où tout pouvait se passer ! Témoin, cet incident – accidentel, mais qui prit vite, en se répandant comme une traînée de poudre dans tout le village western, l’allure d’une tentative de meurtre : oui, sur ce lieu – enfin, juste derrière, sur le terrain herbeux, j’avais « poignardé »   Alain Sanders !

A la base, après avoir déjeuné ( et fait honneur à l’Oncle Jack !), Alain et moi avions évoqué un de nos jeux de lycéens qui consistait à prendre un couteau, à le prendre par le bout de la lame, et à le lancer sur le cercle de terre entourant les arbres de la cour, pour le planter, chacun à tour de rôle, en progressant de façon circulaire. J’avais joint le geste à la parole et tenté de refaire ce geste avec mon petit canif : tchouffa !  Alors, Alain sortit son poignard de commando qu’il avait à portée de la main, et me le tendit, pour que je recommence Mais, ce poignard était bien lourd, ma main peu assurée…Je le lançais, mais il partit de travers, et IMG (2)alla heurter… le sol, rebondissant sur le pied  d’Alain, et traversant sa botte en croco !. Par miracle, l’ énorme lame passa entre deux orteils, qu’elle  égratigna sans causer de mal, ce qui fut toutefois suffisant pour le faire saigner. Pas beaucoup, mais quand même !itineraire-3 0001 NEW Un instant après, mystérieusement avertis, les copains se pressaient autour du stand, sur les lieux du « crime », tandis qu’Alain, tout sourire,  exhibait la botte fendue, et un reste de tâche de sang…On avait au passage essuyé une belle engueulade de Sabine, mais ma réputation était faite !!! Un ami facétieux s’empressa d’en tirer une affiche, à base de portrait « arrangé », me présentant comme un killer….

 

Il est bien d’autres anecdotes de cette époque, ayant eu pour cadre les Equiblues….Josette ayant chuté en descendant sur le ballast, d’un petit train touristique qui venait de dérailler, tandis que j’étais resté au stand, et l’ami Jean, déboulant au retour de cette excursion interrompue et venant me dire tout à trac, à moi qui n’étais au courant de rien : «  Peter, ne t’en fais pas, Josette va bien…Elle est à l’hôpital !!! » Et puis, entre mille moments de bonheur musical, cet inoubliable spectacle assuré par la célèbre formation texane : «  Asleep at the Wheel », dirigée et animée par ce géant à la voix d’outre-tombe : Ray Benson…qui nous plongea tous dans l’ambiance de San Antonio et de Fort Alamo….Jamais on n’avait assisté à un tel triomphe…les danseurs s’étaient arrêtés de danser ( faut l’ faire !), et à l’issue du tour de chant de nos Texans, chose unique ici, les chapeaux avaient été lancés en l’air, dans une atmosphère de délire…n’est-ce pas, Jean-Claude ?....

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                                                           Derrière le stand un air de Wyoming

 

C’était il y a longtemps. En apparence, les souvenirs s’effacent, comme passent les grands nuages, poussés par le vent de l’océan. Aussi, pour m’y replonger, j’ai eu recours à un « retour sur image » : en écrivant ces lignes,  j’ai mis sur mon lecteur de CD, un bijou qui porte en titre : «  Remember The Alamo ». Un florilège d’airs interprétés par…Asleep at the Wheel.  Acheté aux Equiblues ? Non, à la source même ! Acquis en 2007 à San Antonio, à la boutique  d’Alamo, la Mission transformée en Musée, où palpite l’Histoire. Et le lendemain matin, quittant de bonne heure San Antonio pour prendre la route de la Louisiane, nous avions mis le CD dans le lecteur de la voiture juste au moment où nous roulions lentement devant The Alamo…

Ah, Faulkner a raison, cent fois raison : le Passé n’est jamais mort ; il n’est même pas le passé….

 

 

POST-SCRIPTUM POUR RÊVER

LE GRUENE HALL A NEW BRAUNFELS

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 15:32

Précision : Nos lecteurs les plus attentifs auront sans doute remarqué que le fac-similé de la lettre de Jean Brune publié dans la relation de l’intervention de Pierre Dimech sous le signe de « Jean Brune parmi nous », ne correspondait à aucune des 2 lettres citées par l’intervenant.  Il ne s’agit pas là d’une erreur de texte. La lettre reproduite a été choisie par Pierre Dimech comme simple illustration, pour montrer l’’écriture caractéristique de Jean Brune. Elle l’a été entre autres à raison de sa brièveté, qui en a permis la reproduction sans allonger considérablement le texte de la mise à jour. Ce qui n’aurait pu être le cas avec les 2 lettres figurant en extraits dans l’intervention de pierre Dimech

 

L'équipe du blog Maltalger

 

 

 

La meilleure façon de ne pas oublier JEAN BRUNE, c’est de ne pas dissocier en lui l’HOMME de

l’ AUTEUR.

 

C’est, avant de commencer à se replonger dans les écrits qu’il nous a laissés, bien se  remettre dans ses pas  de FRANÇAIS D’ALGERIE.

 

Né en 1912 sur les terres fauves d’Aïn-Bessem, bourgade faisant face à la montagne Kabyle, tournée vers les étendues brûlées de soleil, vers la romaine AUMALE et au-delà vers le Sud désertique...  Séparée de la côte et d’Alger par le col de Sakamody, au souvenir tragique.

Terre de blés et de vignes, terre d’élevage de moutons, de colons transpirant sous leurs chapeaux et d’hommes en burnous, portant tous sur eux la même insaisissable couche de poussière dorée. Bercée par le son des cloches de l’Angelus et le chant du Muezzin, et par celui,  nostalgique et lointain de la flute d’un berger, le soir, lorsque le soleil se couchait du côté de Tablat. C’était ça, l’Algérie profonde dans laquelle BRUNE vit le jour.

 

Homme du BLED donc, dont la petite enfance, un peu chaotique après la mort prématurée de sa mère, n’eut pour seule constante que son enracinement permanent dans une Algérie terrienne, au contact quotidien des jeunes arabo-berbères de son âge. C’est là, sur le terrain, qu’il puisera sa connaissance intime de ce monde, approfondie ensuite par l étude des textes coraniques.

 

congres-2013 0001 NEWAdolescent, il fut parfaitement ce type d’ALGERIEN FRANÇAIS, futur Pied-Noir, et en tous cas, désormais ALGEROIS, au Lycée Bugeaud, où il eut pour condisciple ALBERT CAMUS, d’un an plus jeune que lui.

Mais BRUNE était déjà Bohème, frondeur, rêveur et volontaire. Anticonformiste, privilégiant les amitiés personnelles, par rapport aux codes pré-établis, et pourtant  homme de conviction. Et par-dessus tout cela, un véritable talent d’ARTISTE pluri - disciplinaire , touchant à la littérature, au Journalisme – déjà – mais aussi, au monde de la Peinture et de la sculpture, et à l’univers du Théâtre. De ce volcan aux multiples cratères émergea bientôt un Être à la fascinante séduction, assortie d’un contact chaleureux, bien que parfois difficile. Toute la vie de JEAN BRUNE sera parsemée de ruptures et de conflits rageurs. Mais, au grondement de sa voix de bronze, et à l’ample geste de ses bras grands ouverts précédant l’accolade homérique, les petites griffures d’amour-propre s’effaçaient comme par enchantement.  De même, il n’ y avait pas comme lui pour vous gratifier de vraies-fausses confidences , en vous haussant à une situation d’intimité : il avait ce pouvoir de vous subjuguer en vous disant combien vous comptiez pour lui, combien vous étiez unique, et plus encore celui de vous le faire croire !!!...

Eh bien, on retrouve tout cela dans son œuvre. Avec ses mots-fétiches , dont il utilisait la large palette comme un peintre ; avec ses tournures de phrases, sa ponctuation caractéristique, où il laissait entre les phrases de nombreux points de suspension, dont on ne sait si c’était pour reprendre sa propre respiration, ou si c’était pour laisser souffler le lecteur.

 

Souvenez-vous de tout cela, lorsque vous relirez

CETTE HAINE QUI RESSEMBLE A L’AMOUR

JOURNAL-D’EXIL
LA-REVOLTE
INTERDIT AUX CHIENS ET AUX FRANÇAIS

LES MUTINS,

Et bien d’autres textes

Mais, songez aussi à tout ce qu’ a écrit JEAN BRUNE dans la Presse Algéroise, notamment ses grandes enquêtes effectuées dans le Bled. Songez aussi à ses écrits d’après l’Exode.

 Et surtout, n’oubliez pas que Jean BRUNE a été Alger UNE VOIX,

un éditorialiste de radio qui a soulevé l’enthousiasme,

d’abord à LA VOIX DU BLED, émissions militaires, en 1956,

 puis après, en 58-59, sur les ondes de RADIO ALGER

 devenue FRANCE V. 

 

Dans toutes ses interventions, marquées par son amour    brûlant de l’Algérie, une Algérie totale, minérale et charnelle, englobant tous ses habitants,la Vigueur, la Puissance d’analyse, la Clarté, le don de   Prémonition, fruit d’une connaissance intime des êtres et des choses, étaient chaque fois accompagnés de l’expression d’une Générosité fervente et infinie pour les Siens, tous les  Siens, y compris ceux qui nous combattaient sur le terrain, à qui il livrait une « Guerre sans haine », réservant son mépris féroce à ceux   qui nous tiraient dans le dos, faux compatriotes et vrais salopards.

 

Je vais maintenant redevenir un instant LA VOIX de JEANBRUNE, en vous lisant le texte d’un de ses éditoriaux. Mon choix a été plus que difficile, mais il s’est finalement portésur le plus symbolique d’entre eux  pour 2 raisons : ce fut

SA DERNIERE INTERVENTION SUR RADIO ALGER, UN CERTAIN JEUDI 21 JANVIER 1960.

Vous ferez vous-mêmes le rapprochement de dates : 3 jours après,c’était le dimanche des Barricades.

Et, 2 semaines  auparavant, c’était la mort brutale de Camus.

A ce double titre, l’appel lancé par Jean Brune n’en sera que plus poignant.


  Ci-dessous les 3 pages de l'allocution radiodiffusée de Brune

(nous nous excusons de la mauvaise qualité de la reproduction, qui s'est avérée délicate)

IMG P 1

IMG P 2

 

 

IMG P 3

 


 

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 10:49

Le Congrès de la Fédération des cercles algérianistes qui s’est déroulé à Perpignan les 8 ;9 et 10 novembre de cette année, a été placé sous le signe du quarantième anniversaire de cette institution qu’est le Cercle Algérianiste, doublé du centenaire de la naissance d’Albert Camus.

 

Mais, l’anniversaire de la disparition de ce grand Français d’Algérie que fut le journaliste et écrivain Jean Brune, décédé au moment même de la création du Cercle, en 1973, oublié des médias, ne pouvait être passé sous silence.

Thierry Rolando, président national du Cercle algérianiste, a demandé à Pierre Dimech, qui est un peu l’incarnation de la mémoire de Jean Brune, d’évoquer l’homme et l’œuvre, en 2 brèves interventions ( à raison des contraintes d’un programme plus que « serré » )  au cours de la matinée du samedi 9 novembre.

 

Nous publions tout d’abord ci-dessous la première de ces deux  interventions, l’autre étant prévue pour la prochaine mise à jour.

 

    L’équipe du Blog maltalger

 

 

 

JEAN BRUNE PARMI NOUS

 

 

 A vous, mes frères d’Algérie, ici présents, mais aussi à ceux

 qui sont devenus des Algérianistes de l’Au-delà, mon salut fraternel  d’enfant d’ AÏN BESSEM  !

 

Jean Brune 1Vous célébrez tout à la fois vos 40 ans, et les 100 ans de la naissance de mon Ami Albert, mais vous avez voulu aussi commémorer ces mêmes 40 ans qui me séparent de vous,

Qui me séparent mais au cours desquels je n’ai jamais cessé de vous accompagner, puisque votre naissance collective et ma mort ont mystérieusement coïncidé en 1973.  Mon nom est BRUNE, JEAN BRUNE, et j’ai choisi la voix de l’un des vôtres pour m’adresser à vous, brièvement bien sûr, car c’est une permission exceptionnelle qui m’a été donnée, par faveur toute spéciale de Là-Haut….et par la grâce insigne de votre Président ! Nous avons donc 10 minutes pour renouer, non par l’étude, ce qui serait un non-sens digne de l’absurde de notre cher Camus, mais par ce courant vital, cette force généreuse, cet esprit de Chevalerie qui m’a hanté toute ma vie, et que j’ai résumé en un mot sublime qui a été l’étoile polaire de ma vie : FERVEUR !

 

Vous avez fait de moi un archétype du Français d’Algérie, et si je ne sais pas si vous avez raison, je crois que vous n’avez pas eu tort de le penser, car nous sommes, vous et moi, faits de ce même mélange de Terre et d’Eau, de Lumière et de Vent : nous sommes de la roche dure et de la terre ingrate, auxquelles nous nous sommes unis en des Noces d’une violence jubilatoire ; nous sommes de l’acier des djebels, que la pourpre des crépuscules sanglants recouvre d’étain, et nous sommes de la douceur de nos collines, ces sœurs africaines de la Provence et de la Toscane. Nous sommes les Fils et Filles de la Mer merveilleuse, que ne font pas oublier même les plus féériques lagons du Pacifique. Nos traits ont été rongés par le Sel des vents marins, et burinés par le sable des vents du désert.

 

Nous avons en héritage la soif de ces hommes, que mille raisons, et peut-être aucune raison du tout  , ont poussé hors de chez eux, de leur vie toute tracée,  taraudés par l’esprit d’aventure, et auxquels on a donné le beau nom de PIONNIERS…

 

Nous sommes enfin le  Peuple à l’éternelle jeunesse, puisque l’Histoire et ceux qui la font parler comme le font les ventriloques, en nous chassant et en nous jetant , dispersés, sur les routes, nous ont en même temps empêché  de vieillir. Mourir en tant que peuple enraciné à l’âge de 132 ans, c’est pour une Communauté, mourir à son état d’adolescente. Mais, vous avez su transformer l’Exil en volonté de Renaissance, l’Errance, dont je sais quelque chose,  en obstination à rester vous-mêmes, l’arrachement, en travail de transmission. Vous roulez vous-mêmes votre rocher depuis 40 ans, Sisyphe heureux, dans cette communauté d’amis que vous formez, avec obstination, en répondant aux voix du découragement pernicieux, aux sirènes mauvaises du doute, d’abord en Enfants de Musette et d’Edmond Brua, par un imparable et ironique «  ET ALORS ???, avant, vous souvenant de nos beaux Classiques de Français revivifiés, d’enchaîner avec  le fameux cri de Cyrano : «  Non, non, c’est bien plus beau, lorsque c’est inutile !!! »

 

N’oubliez pas, n’oubliez jamais qu’avant la Haine ,et même pendant la haine, il y a eu l’Amour, que si l’Exil a suivi la Révolte, et que si la colère m’ a inspiré la hargne d’Interdit aux chiens et aux français, il y a eu, dans notre âme de Mutins,  le cri de joie de ce Sisyphe heureux…

 

Oui, pour m’adresser à votre assemblée, J’ai emprunté la voix de celui qui est là devant vous, cet ancien Lycéen timide qui était venu nous rejoindre, au cercle Henri IV à Alger, un soir de novembre 1952 : Qu’ il me permette donc de vous  livrer quelques propos que je lui tenais, par le lien des lettres, tant il est vrai que souvent l’écrivain se révèle par sa correspondance plus encore que par ses livres, car c’est son être intime qui alors transparaît :

 

                                                                ( de Lisboa )

 

Lettre J copieFrère Dimech, Pierre Gourinard m’a offert une double joie, puisqu’il est venu porteur d’un mot de votre main. Avec lui ont surgi les souvenirs de ce petit groupe d’étudiants algérois qui venaient parfois manger les tomates, les poivrons et les aubergines brouillées avec des œufs, dans mes refuges successifs de nomade. Angelleli, Laffly, quelques autres. Leur fidélité dans le souvenir et l’amitié m’étonne et m’émeut.
Avec votre écriture ont surgi les souvenirs de ces quelques soirées passées ensemble à Paris, où nous nous sommes retrouvés en si parfaite communion de pensée….

 

Votre passion

méditerranéenne me ravit. Elle a peut-être été pour moi le seul fil conducteur traçant le long de la vie sa marque cohérente. Le reste est désordonné.   Pendant mes vacances de lycéen, je me sauvais pour aller pêcher avec les « lamparos » de la Madrague. Les pêcheurs calaient leurs filets et revenaient sur la plage, loin, entre Madrague et Moretti, pour se détendre autour des braseros où chauffait le café amer. Le sable était mouillé et il passait sur la mer et les plages ces silences d’avant l’aube que j’ai appris à reconnaître plus tard, au cours des veilles plus inquiètes de la guerre.  Le jour se levait comme une méduse montant des profondeurs.

Ici, le Portugal est une Méditerranée atlantique. Mais l’Atlantique l’emporte…

…Il y a le vent, la pesée perpétuelle qui s’engouffre dans le Tage….Mais les soirs sont fascinants ; de grands soirs rouges baignés d’étranges mystères barbares que la méditerranée ignore. C’est vraiment l’Occident, la fin de quelque chose, et l’on comprend brusquement l’aventure des Découvertes. Il n’était  pas possible aux hommes de ce pays de ne pas aller interroger l’horizon et de ne pas tenter de suivre la course du soleil.

 

Cependant, quelques reflets méditerranéens surgissent parfois. L’alfama est une casbah d’alger, où chaque ruelle ouvre au loin sur le Tage étalé comme une mer, et le parfum des sardines grillées qui monte dans l’air renvoie à Naples ou à Athènes, et à Alger et à Gènes …. Quand vous viendrez à l’Alfama, nous irons manger des sardines grillées chez Antonio Dos Santos. J’espère que ce sera bientôt….

Fraternellement votre. Je vous embrasse.

 

( du Pacifique Sud )

Frère Dimech, j’aurais aimé passer une soirée avec vous, le sort ne l’a pas voulu. Mais vous restez l’être étrangement près de mes secrets. Sans doute l’avez-vous compris, c’est pourquoi nous avons l’un et l’autre dédaigné de le dire….

On rêve au dynamisme algérien. On comprend qu’il a été le fruit de cette synthèse latine qui nous fascine, vous et moi…En Algérie, bouillonnaient dans le creuset les hommes venus de Naples et de Barcelone, de Sardaigne et de Malte, de Gènes et de Mallorca… Jusque sur les îlots de Salomon, j’ai trouvé des pieds noirs grilleurs de brochettes. Merveilleux optimisme des nôtres, qui ont dédaigné les sécurités douteuses de la Sécurité sociale, pour s’aventurer dans les îles du bout du monde…

Frère Dimech, au-revoir. Dîtes à la «  cellule familiale » les souhaits que je formule pour elle. Je vous embrasse…

Et c’est sur cette ultime accolade que j’ai laissé Pierre à tout jamais en ce monde, et que je vous laisse aujourd’hui, mes amis, mes frères d’Afrique.

Mais, avant de regagner mes espaces silencieux, je vous fais cette demande :  lorsque vous ferez l’appel des vivants, à mon nom, dîtes tous d’une voix forte : 

«  JEAN BRUNE ?   PRESENT !!!! »   

 


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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 14:23

La  Quête des Aïeux

 

Novembre qui approche incite à cette remontée dans le temps, qui est avant tout une remontée dans le cœur.

Moment propice pour évoquer la deuxième, mais non la moindre, partie de mon récent voyage à Malte.

 

Je savais depuis des lustres, lorsque mon père m’avait montré des documents de mariage de  ses parents, que mon arrière grand-père Dimech s’appelait Michel ( Michele –Mikélé - ou Michael, selon que les textes étaient établis en italien ou en anglais ), et son épouse, Antonia, Mifsud de son nom de jeune fille. Je savais que tous deux étaient décédés lors du mariage de mes grands-parents à Alger, en 1887. J’avais appris rapidement, par d’autres documents, que, lors du mariage à Alger du frère aîné de mon grand-père, Vincent Dimech, en 1884, si sa mère Antonia était décédée, son père, Michel, était vivant , et présent au mariage.

 

J’avais donc cru longtemps que le père, devenu veuf, avait émigré avec ses 3 fils  (Vincent, Laurent, et Joseph).

Et qu’il était décédé à Alger ou non loin de là, entre 1884 et 1887. Les récents progrès par informatisation des données d’état-civil relatives à l’Algérie m’ont fait comprendre que je me trompais.

 

 

303.JPG

Aussi, il ya tout juste 5 ans, en octobre 2008, me trouvant à Malte, je pus progresser de façon décisive dans mes recherches de l’arrière grand-père disparu :

J’obtins de la paroisse de St Publius de Floriana copie des actes de décès d‘ Antonia ( 1882 ), et de Michael ( 1885 ), mentionnant le jour et le lieu d’inhumation, au grand cimetière national de Malte, «  l’Addolorata ».

Ayant porté mes recherches sur la date approximative d’arrivée en Algérie de mon arrière grand-père, par consultation des registres d’embarquements au port de La Valette, aux archives nationales de Malte, je réussis à trouver trace de son passage, à quelques semaines à peine du mariage de son fils Vincent à Alger. Le mystère de sa présence à Alger au cours de l’été 1884 était enfin résolu. Il était venu spécialement pour assister au mariage de son fils, revoyant ainsi ses autres fils, non encore mariés. Et il était retourné à Floriana, pour y mourir, moins d’un an après.

 

Ces recherches m’avaient quand même pris beaucoup de temps, et je ne pus alors exploiter les actes de décès.

Depuis, je suis retourné à Malte en 2011, mais en plein été, et pour quelques jours, avec ma fille, mes petits-enfants, et un cousin, lequel découvrait Malte…Ce n’était vraiment pas le moment d’aller au cimetière…

 

C’est donc cette année  que j’ai décidé d’effectuer coûte que coûte cette remontée dans le temps.

Muni d’une copie des actes de décès de mes arrière grands parents, je me suis donc rendu au cimetière de l’Addolorata, de loin le principal cimetière de Malte.

002

Au bureau de l’administration qui se trouve à l’entrée, lorsque j’ai indiqué la date de décès des personnes que je recherchais – 1882 et 1885, ils ont d’abord sursauté. Mais cette surprise s’est instantanément changée en émotion…Voilà qu’un Français baragouinant un mauvais anglais, mais au patronyme maltais, débarquait à la recherche d’arrières grands-parents morts il y a 130 ans !!! Le préposé alla ouvrir une grande armoire, remplie de registres reliés en noir, de dimensions impressionnantes, en sortit 2, fouilla un moment, actes en mains, et trouva ce que je cherchais. Il mit alors ces archives à ma disposition pour que je les photographie, dans des conditions pas très  confortables certes, mais suffisantes.  Evidemment, il y avait eu depuis nécessité de « réduction » et de regroupement des restes des époux Dimech, ensevelis toutefois, non dans un casier, mais sous une pierre tombale, sans nom mais répertoriée de façon très précise par un code ( «  A – 6 »  ), qui en même temps indiquait le lieu dans ce vaste cimetière, couvrant tout une colline…

 

005Et c’est ainsi que, complètement abasourdi par ce qui était en train  de se passer, par cette remontée dans les allées en pente raide, au milieu de ces tombeaux répercutant à l’infini des patronymes familiers, mais qui était  bien plus encore, une remontée dans le Temps, au-delà des tombes d’exil en France, au-delà des tombes abandonnées de Saint-Eugène à Alger, une ascension vers une Passé vieux de 131 et 128 ans – étrange coïncidence avec la durée de la défunte Algérie française – vers le lieu de repos éternel de ces arrière grands –parents, de cet arrière grand- père Dimech qui pour moi était en quelque sorte  «  LE DERNIER HOMME », le dernier Maltais à être né, à avoir vécu, à être mort et à être inhumé à Malte, réalisant soudain que s’il n’y avait pas eu cette folle aventure de l’émigration vers l’Algérie, là devant mes yeux, seraient aussi mes grands-parents et mes parents, et que là se trouverait naturellement ma place … 

 

Mais alors, s’empara aussi de moi la perception de la portée profonde de ma démarche, qui n’avait plus rien à voir avec une enquête généalogique, me faisant réaliser que ma présence devant cette pierre tombale sans nom mais identifiable et identifiée, avait un sens : j’étais LE PREMIER HOMME, le premier à revenir sur les lieux, après la parenthèse, refermée malgré nous, de l’’Algérie, et après ce qui ne restera que parenthèse, imposée, de la France. Et la conviction, l’acceptation, même, de ce fait inéluctable, que je serai sans doute le seul des miens à accomplir ce geste, n’en diminuait pas la portée, mais au contraire la haussait à l’inexprimable, en en faisant un accomplissement rituel, d’ordre sacrificiel, qui n’avait pas de précédent, et qui n’aurait pas’ de renouvellement.

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Le bruit sourd qui se fit dans ma tête lorsque je me suis penché sur cette pierre tombale en murmurant l’annonce de ma présence, ce fut le bruit de la chaîne d’ancre que le navire fait plonger dans l’eau lorsqu’il rentre au port. Tout était accompli.

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 19:35

  Ce vingt-deuxième voyage à Malte depuis 1966 aura été marqué par une intense activité universitaire.

 

Dès mon arrivée, j’ai reçu la visite de Charles Xuereb, dont j’avais fait la connaissance il y a longtemps, et qui avait été averti de ma venue. Vice Président de l’Alliance Française de Malte-Méditerranée, il a également en charge une radio qui émet à partir de l’Université de Malte, spécialisée dans les questions d’histoire, et qui est très écoutée dans le monde universitaire maltais par les professeurs et chercheurs autant que par les étudiants.

 042.jpg

 

                         Entrée du campus universitaire de malte, côté Faculty of arts.
                  A noter : 0 graffitti. 0 détritus.

 

Charles Xuereb, qui m’a fait la surprise de venir avec en mains un exemplaire de mes « Chants pour Malte » ( publiés en 2002 ), m’a annoncé qu’il viendrait m’entendre durant le cours du professeur Richard Spiteri le 3 octobre, et surtout m’a proposé de me recevoir aussitôt après à sa radio, pour une interview. J’ai bien sûr accepté, pensant que je m’y exprimerai en français, comme dans le cours…disons de suite que la surprise fut de taille lorsque Charles me dit, une fois installés devant nos micros, que tout se passerait en anglais ! J’ai eu une sueur froide, et encore j’ignorais que cet entretien durerait 1 heure ! Il m’a donc fallu me jeter à l’eau – c’est le cas de le dire – et faire fi, non seulement de l’accent ( mais mon accent Pied-Noir, qui venait d’être reconnu sur le champ par le Directeur du département de Français de l’Université, le professeur Laurent Seychell, s’harmonisait avec les voix, et donc avec les oreilles maltaises ! ), mais, plus ennuyeux, avec la syntaxe… Enfin, ça ne s’est pas trop mal passé, apparemment…

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                                 Durant l'interview par Charles Xuereb, au studio d'enregistrement de l'Université

 

J’ignorais tout des questions, bien entendu. L’entretien, portant sur mon itinéraire, vu à travers «  l’Homme de Malte », tout était possible. Mais, à partir de ce vécu, Charles Xuereb en vint rapidement, par des questions au demeurant fort bien posées, et, je pense, dénuées de cette volonté insidieuse de déstabiliser et de nuire qu’ont les médias français lorsqu’il leur arrive de nous donner la parole, à des aspects à haute tension de notre histoire algérienne, telles les questions de la scolarisation, de la soi-disant « ségrégation », etc. Autre différence fondamentale avec les radios hexagonales, j’ai pu m’exprimer à loisir dans mes réponses. J’ai même pu évoquer, à la fin…le 26 Mars, et le qualifier de « Bloody Monday », par référence au « Bloody Sunday » de janvier 1972, à Derry, en Irlande occupée, dans un contexte historique certes différent, mais aux troublantes ressemblances conjoncturelles avec le massacre de la rue d’Isly ( des mesures gouvernementales répressives, une  marche de protestation, les manifestants pacifiques qui sont refoulés, le prétexte de tirs sur la troupe, qui n’ont jamais été établis, et l’ouverture du feu sur les gens… ).Ce rapprochement a paru faire mouche, dans un contexte où Malte prend ses distances avec la Grande Bretagne.

 

Donc, en filigrane ou sur le devant de la scène, l’Algérie, toujours l’Algérie, cette brûlure qui est en nous, inguérissable, comme la plaie d’Amfortas dans le «  Parsifal «  de Wagner.

 

Et toujours, non pour supprimer cette cicatrice, mais pour lui donner un sens, et la transcender, Malte. Malte comme une Rédemption. Les questions posées avec pertinence et finesse par Charles Xuereb, ont pu jeter un éclairage sur cet aspect fondamental de mon itinéraire, sur ma quête d’identité. Cette rencontre, non préparée car imprévue, fut un grand moment pour moi.

 

 

Elle avait été précédée de deux autres moments «  historiques » : celui où je fis la connaissance du professeur Tony Aquilina, responsable des traductions d’ouvrages français en maltais, qui me reçut dans son bureau sous, au mur, une photo de Camus format affiche ( on a bien sûr parlé de notre compatriote, et là, j’ai noté, sans trop de surprise, hélas , que si les « grands classiques » de notre compatriote étaient parfaitement connus, « le Premier Homme », lui, restait dans l’ombre…Il y a du travail à faire, et, puisque je me sens désormais de cette University of Malta, je vais m’y appliquer ! )   Le professeur Aquilina a désormais «  l’homme de Malte » entre les mains…Je croise les doigts pour le voir réapparaître un jour dans sa version maltaise.

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            Dans le jardin de mon hôtel, travail sur le texte que je dois prononcer le lendemain 

 

Le grand moment restait bien sûr mon intervention durant le cours du professeur Richard Spîteri ( sur le roman contemporain ), donné en français aux étudiants ayant choisi la langue et la culture française. Je disposais d’une demie heure pour parler de la genèse et du sens de « l’ homme de Malte ».

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  Avant d'entrer en salle, dernière concentration, sur le campus ( avec des étudiants, sages comme des images )

 

M’ont fait l’honneur de venir m’entendre, aux côtés de Richard Spiteri, et assis avec les étudiants, en toute simplicité, le Professeur Henry Frendo, « grand manitou » de cette Université, et en tous cas, de cette Faculty of Arts ( qui est un condensé d’une Fac de Lettres , et de Sciences po ), et Charles Xuereb ( venu sans doute y puiser certaines des questions qu’il me poserait juste après ! ), ainsi qu’une dame, professeur de pédagogie.

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                                                Pendant mon exposé. A mes côtés, le professeur Richard Spiteri

 

Je dois à cet égard exprimer mes plus vifs remerciements à mon ami le professeur Richard Spiteri, qui a été le « Deus ex machina » de tous mes contacts universitaires au cours de ce séjour, comme il m’avait déjà mis en contact avec la responsable des acquisitions de la Bibliothèque Nationale de Malte, devenue depuis une amie, Mme Carmen Muscat. Et Richard reste bien entendu mon représentant pour tout le suivi de ces contacts, maintenant que j’ai du quitter mon île.

 

Prochainement, d’autres aspects de ce voyage hors normes.

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 07:00
Le blog Maltalger communique :
" Pierre Dimech sera reçu le mardi 1er octobre à l'Université de Malte, pour intervenir durant un cours suivi par les étudiants du département de Français de la Faculté des Lettres, sur le thème des " Auteurs français d'origine maltaise ", centré sur Laurent Ropa. Pierre Dimech y exposera son propre itinéraire, ainsi que la genèse et la trame de son livre " l'homme de Malte" ( 1 ) .
  
A l'issue de cette intervention, Pierre Dimech rencontrera le responsable universitaire des traductions du maltais en français et vice-versa, en vue d'une éventuelle traduction en maltais de "l'homme de Malte".
 
Pour illustrer cet évènement, sont jointes quelques photos de famille d'origine maltaise ayant vécu en Algérie.
 
               
                                                                                                                    Maltalger
(1)  et le blog "maltalger" ne sera pas omis !

Quelques photos de la famille Maltaise de Pierre Dimech

002007Famille NEW

Le Capucin: Père Angelo Dimech, frère de Joseph.

Trois promeneuses
3 promeneuses entre rue Michelet et Grande Poste
: ma marraine, entourée de ma grand-mère Pisani
et de ma mère.
famille
                         Mes grands-parents Dimech (Joseph et Rose) avec leurs 6 premiers enfants

Médaillon
                                                          
Un médaillon émaillé, datant de 1924 : y figurent les 3 enfants Dimech ( Marie-Antoinette; Carmen; Jean-Noël ) et leur père, Joseph, décédés. j'ai toujours vu ce médaillon sur notre piano, rue Rovigo, à Alger. Et aujourd'hui, je l'ai chez moi, sur le piano qui a remplacé l'autre...

BarNégoc1

                          Alger, rue d'Isly: le Bar des négociants, avec mes grands-parents Pisani et leurs 2 enfants

Ar-Gd-Pa A. Spiteri
 Arrière grands-parents Spiteri
(photo aimablement communiquée par André Spiteri. Ses arrière grands-parents, Joseph Spiteri et Vicente Formosa, sont ici photographiés à Alger en 1885. Ils s'étaient mariés à Alger, paroisse St-Philippe, le 19/02/1838)

Zouave
                              
Mon grand-père Paul Pisani, en  zouave, peu avant la guerre de 14.
Cécile Pisani
                                                                    Cécile Pisani : sœur de Paul Pisani. Musicienne

23 Mai 1946
                              23 mai 1946, jour de ma communion solennelle. Avec mes grands-parents Pisani

Carmen Dimech

Carmen Dimech: fille de Joseph Dimech, 6° des 10 enfants
Teresa Dimech

Teresa Dimech, sœur de Joseph, religieuse enseignante. N'a jamais quitté Malte.
008
                        Mes grands-parents Dimech: Joseph et Rose, née Vella
Famille 0002 NEW

Michel, fils de mon grand-père Joseph et  2° des 10 enfants Dimech

anciennes019 - Copie

          Georges Dimech, fils de Joseph, 4°des 10 enfants
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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 10:53

 

Cette année, une nécessité s'impose : combler un sérieux déficit de lecture, visible de façon éloquente: une impressionnante pile d'ouvrages - dont quelques " pavés" de taille ! - accumulée au fil des acquisitions au cours de ces derniers mois. Il y a de tout ! Quelques romans, bien sûr (mais sur mes seuls sujets favoris), mais beaucoup d' Essais, à base historique ou religieuse. Des biographies, des récits, des études. Avec un retour en force, au côté de Malte-la Souveraine et d'Alger-l'Indestructible, de  " ma part de France ", qui est aussi "ma part d'enfance"..

 

Je ne pouvais tout prendre: un bon cartable avait déjà été rempli. La pré-sélection a donc été effectuée, non à "l'ancienneté des acquisitions", mais " au feeling". J'ai  pris d'abord des formats de poche, faciles à caser, et d'un poids raisonnable ( ce qui m'a fait ne pas retenir pour ce voyage la toute récente réédition de "l'Ulysse" de Joyce, certes en livre de poche, mais en volume triple ! ). Voici donc mes compagnons de voyage de juillet :

Les 2 grands classiques de la littérature américaine pour "juniors" ( ce qui est une belle erreur de perspective ), de Mark Twain : " Les aventures de Tom Sawyer " et " Les aventures de Huck Finn ", entrés tout récemment dans ma Bibliothèque, don de l'un de mes amis,

Et un livre majeur de Michel Mohrt ( Grand Prix du Roman de l'Académie française ) : " La prison maritime " qui, sans avoir l'âge du Twain, ne date quand même pas d'hier ! ( 1961).Lui, je l'ai trouvé il y a peu dans une  brocante salonaise. Indispensable, quand on aime la Mer océane, les courses lointaines, Saint-Malo, l'âme bretonne, la furia irlandaise, que l'on croit que les vivants sont gouvernés par les morts, et que l'Histoire est faite par des rêveurs.... Mais également un grand classique du livre "Patagon", comme il se doit, tant  par l'esprit qui l'anime que par les développements consacrés à l'archipel des Minquiers ( sous le voile transparent d'un nom d'emprunt )...Et qui, soit dit en passant, évoque la flamboyante figure du Marquis de la Rouërie, personnage  donIMG(1)t il sera question ci-dessous...

Mais aussi, en  format classique,  une très émouvante biographie, empreinte de piété filiale, nous permettant de découvrir les mille et une facettes de la personnalité du grand chef d'orchestre français Georges Prêtre, sous forme d'entretiens avec sa fille Isabelle. "  Georges Prêtre : la symphonie d’une vie »      (  éd. Ecriture ) est un ouvrage profond , qui n'a rien " d'anecdotique " bien que nous relatant  tant et tant de souvenirs liés à l'Art Lyrique (mais pas seulement)...Ah, cette évocation de Maria Callas ! j'en parlerai un jour, dans ma rubrique " Opéra ", car j'ai été le témoin direct...et passionné de certains évènements ayant une grande place dans ce beau livre.

 

                        Horizons de Gloire. Chemins de Résistance. 

   

Enfin, à ces quelques ouvrages, j'ai adjoint, pour y rééquilibrer la balance de mes retards, 2 ouvrages récents, que je me dois de présenter à part. Ce sont des ouvrages d' Histoire, même si l'un d'eux se qualifie de "roman" dans son titre; ils évoquent tous deux la Bretagne, des Officiers des Armées Royales, qui participeront brillamment à la guerre d'Indépendance américaine contre l'Angleterre, l'un sur le sol américain, l'autre sur mer, et qui, confrontés de façon atroce à la guerre civile franco-française provoquée par l'idéeologie révolutionnaire, deviendront "Rebelles par Fidélité", fidélité à leur Dieu, à leur Roi et, mêlant tout cela, fidélité à leur terre, à leurs familles, à leurs voisins, à leurs racines, à leur liberté, ciment de leur condition humaine concrète. Ils y perdront tous deux la vie, et même pour l'un d'eux, la paix sépulcrale, puisque son corps, caché au creux d'un bois, sera retrouvé par des êtres sanguinaires et fanatiques, et odieusement profané.Tout cela d'ailleurs, au nom d'un mythique " Bonheur de l'Humanité", expression emblématique de l'Abstraction.

Lectures-estivales 0003 NEWCes 2 ouvrages, que l'on dévore en retenant son souffle, sont, d'une part, le monumental et étincelant  " Roman de Charette ", de Philippe de Villiers ( éd. Albin MIchel); d'autre part le "  Armand de La Rouërie -" l'autre héros des deux nations" ( éd. Atelier Fol' Fer ), qui porte la double signature d'Alain Sanders et de Jean Raspail, qui se place d'emblée comme un des points forts de cette jeune maison d'édition, attachée à faire connaître des aspects occultés de l'Histoire.

 

 

Et, qu'on y rélféchisse bien: ces évènements qui y sont relatés, qui culminèrent entre 1793 et 1796, sont d'une brûlante actualité, notamment au niveau des ravages causés par la marée pestilentielle de l'Idéologie, débouchant sur le triomphe de la Tyrannie, où la dictature de l'Abstraction descend de son antre intellectuelle pour déchaîner les forces barbares de la bestialité.

La trame de ces deux oeuvres est faite d'évènements et même de personnages dont les trajectoires se recoupent, s'entrecroisent,dans ce basculement historique de la France, dont nous vivons encore les conséquences. Et tous deux nous parlent aussi d'Amérique, dont la révolution a précédé de peu celle qui concerna les Français ( je rappelle que lors de ces évènements, je n'avais aucun ancêtre français ou vivant en France.Donc....).  On relie souvent ces deux révolutions. Reynald Secher, dans sa dense préface au livre d'Alain Sanders et Jean Raspail, fait un sort à cet amalgame commode :

 

"La Révolution française en marche est de tout autre nature que celle à laquelle il ( le marquis de La Rouërie ) a participé en Amérique, d'autant qu'elle s'impose comme immédiate, totale et irréversible en raison des personnalités, des esprits et des philosophies en présence ".

 

Autre claque aux idées reçues, à propos de La Fayette, icone franco-américaine de l'Indépendance des colonies britanniques du Nouveau Monde : lorsque le Marquis de La Rouërie, sa mission terminée, s'embarque pour la France en mai 1784, il pense qu'il va être accueilli comme un héros.Mais :

" Il se fait des illusions. Le Héros...C'est d'abord, et même: exclusivement - le très habile La Fayette.

L' ambition de ce dernier, son sens de la publicité...occupe l'espace, tout l'espace. La Fayette, c'est l'homme que la franc-maçonnerie - sur les deux rives de l'Atlantique - a choisi ".

Qu'on comprenne bien qu'il ne s'agit pas ici de s'attaquer à la célébrité de La Fayette ! Il importe seulement de saisir l'occasion de faire un peu sortir de l'ombre " cet " autre héros" des deux nations.  Du moins en France.

Car "le Colonel Armand", comme il se faisait appeler là-bas, était porté aux nues par les vétérans américains, et par George Washington lui-même...Et il reste aujourd'hui célèbre, et célébré, aux USA. Alors qu'ici...

Il restera en relations épistolaires avec G. Washington. En avril 89, il lui écrit : " Je crains deux grands maux pour ce pays: l'anarchie et le despotisme...Chaque esprit ici se prétend un génie et se croit être un législateur".

 

C'est que le Marquis de La Rouërie, fidèle à son roi, est aussi un ardent défenseur des libertés locales, nées de la vie quotidienne et transmises depuis des temps immémoriaux en fonction des besoins coutumiers ...

Cette double allégeance va l'amener à être le maître d'oeuvre d'une éphémère mais révélatrice " Association bretonne", dont l'ouvrage d'Alain Sanders et Jean Raspail nous livre le " Manifeste" statutaire en annexe, qui mérite amplement qu'on en étudie non seulement les articles, mais encore qu'on se penche sur les diverses influences politiques, juridiques et philosophiques dont elle est la résultante. Des allures de Société civique, d'organisme constitutionnel au niveau régional, et enfin, sur le plan armé, sorte d'ébauche de ces U.T. - Unités Territoriales - que nous avons connues en Algérie... On peut même estimer que cette "association", dans sa conception comme dans ses structures, préfigure les  Organisations et autres mouvements politico-militaires qui marqueront notre époque, dans les nouvelles formes de conflits, à caractère de guerres civiles ou "révolutionnaires"..

 

Lectures-estivales 0004 NEWOn va retrouver ce même trait de caractère, ce même " bon sens paysan", ce même enracinement, aux antipodes des élucubrations  générées par le culte de l'Abstraction, chez François Athanase de Charette.

L'ampleur et la foisonnante richesse de l'ouvrage de Philippe de Villiers ne permettent pas d'en décrire systématiquement le déroulement, et c'est à regret qu'il me faut laisser cette découverte de la vie de Charette, brillant officier de la Royale ( et celle aussi de Villiers, écrivain, en portraitiste de talent! ) qui aurait pu - et du - le faire parvenir aux plus hauts honneurs.

Pour rester dans l'axe de ces deux desinées chevaleresques, que la Révolution fit basculer dans la tragédie , il faut se placer d'emblée au tournant du livre, à peu près en son milieu ( pages 194 à 196 ). Au retour  d'une mission aux Îles du Vent, Charette retrouve la France, à Toulon, puis Brest, son "port d'attache". Une phrase lapidaire claque, et nous saisit : " Les temps ont changé ". On est en fin 87, et déjà tout s'est mis en place, dans le souffle d'une violence de moins en moins contenue.

Et chez Charette, comme pour Armand, la première réaction face à cet effondrement programmé, est de penser à trouver refuge, loin des villes et des ports, qui déversent déjà leurs bas-fonds,  dans la campagne de son enfance :

"J'aspirais à un exil discret en des campagnes inaccessibles aux hurlements de la meute, où je pourrais seulement sortir mes chiens et ma camardière, guetter les brumes immobiles des vieux étangs, revenir à mes enfances...".

Monsieur de Charette, comme le Marquis de La Rouërie et les autres, et jusqu' aux Officiers d' Alger, dans les 170 ans plus tard, en passant par le Général Robert Lee, en Amérique, furent des " Révoltés de la Fidélité". C'est pourquoi ils ne réagirent pas de gaieté de coeur...

 

Quelques passages m'ont particulièrement frappé, qui méritent d'être présentés à part, en raison de l'importance des questions qu'ils soulèvent, et de leur brûlante actualité.

 

                        EXTRAITS du "  Roman de Charette "  à méditer :

 

Les raisons d'une Révolte, à travers  la thématique du logis terrien, dans sa double dimension, matérielle et mystique : 

 

"  Alors, jaillit du sillon, sortie des entrailles de la terre, la sommation vitale d'un petit peuple. On a quitté le pignon de la ferme parce que les nouvelles autorités ont touché la maison en son coeur, là où repose en paix, sous la poutre maîtresse, cette petite demeure invisible, immémoriale, qui noue la coutume, la parole et les visages oubliés. Là où se loge un trésor plus sacré que la vie. Cette demeure invisible abrite les croyances ancestrales, aujourd'hui bousculées, culbutées, souillées. "Plutôt la mort que la souillure", comme disent les Bretons.   Alors, jeune ou vieux, on a tout quitté " .

 

Dialogues de sourds pour conceptions inconciliables :

 

le Procureur vient de justifier la rage destructrice des Conventionnels, en disant à Charette (son cousin par alliance,  avec qui les liens de famille sont tout de même maintenus) :

- L'établissement du Bonheur universel demande du temps...".

- " Tu as fait couler le sang de la terre ! "

- " Non, j'ai simplement rétabli la force contre les mutins."

- " Tu ne sais pas ce que c'est que des mutins! J'en ai connu, en mer. Ici, ce ne sont pas des mutins, ce sont des révoltés "

- " Mais qui n'obéissent plus aux lois. Des brigands. J'ai reçu l'ordre de requérir la force publique " en cas de mutinerie"

- " Ce ne sont pas des "cas de mutinerie". Ce sont des cas de conscience. Ils veulent seulement garder les croyances de nos pères, du mien et du tien."

 

Brève passe d'armes sur la Révolution ; le procureur commence, Charette termine :

- " La Révolution...

- " Elle va se perdre et elle va perdre le peuple...

- " Non, elle EST le peuple. J'ai rétabli la Liberté, la liberté du peuple...

- " En tirant sur le peuple. Et en faisant des martyrs ".

 

 

J'ai gardé pour la fin le sommet - si j'ose dire - enfin, un "sommet inversé", celui de l'Horreur. La décision officielle , prise à Paris, d'anéantir les régions révoltées, en tentant de parvenir à l'éradication de leur population, à laquelle une autre serait substituée, aboutit au massacre ciblé des femmes et des enfants. Quatre jeunes cousines de Charette - dont des petites adolescentes - seront guillotinées:

" Quatre petites fleurs fauchées. Il n'y aura plus de bouquets à cueillir dans les prés de la Métairie. Le monde a perdu de sa grâce. Voilà qu'on tue l'innocence pour l'innocence ". ( c'est moi qui souligne).

 

Epilogue :  Le sens de la Mort de Charette , à laquelle on peut associer la mort du Marquis de La Rouërie:

La Fin approche, et le lecteur en connait l'issue. Comme dans tout Sacrifice, l'exécution gestuelle ne prend tout son sens que si elle a été précédée d'un moment, d'une scène ( une fois, ce fut une Cène...) qui délivre le message essentiel.Le livre de Philippe de Villiers  nous offre cet instant capital, qui se sera fixé en nous lorsque nous "entendrons" la salve du peloton , sur une place de Nantes.  Le décor est déjà un symbole : une clairière perdue au creux d'une forêt. On est en pleine nuit.  Charette a perdu la partie, n'a plus que quelques fidèles, dont une Irlandaise de feu (extraordinaire personnage de roman!). Fuir ? ou Mourir? On devine le choix du Réprouvé.

Bref dialogue avec un fidèle qui aimerait le voir éviter l'issue fatale, dans lequel intervient la fougueuse Irlandaise :

" - Cette course à la mort, à quoi va-t-elle servir ? 

Je n'ai pas le temps de répondre. L'Irlandaise lève sa torche :

- A faire vivre un symbole. ".

Puis, elle s'empare du chapeau de Charette, et le serre sur son coeur:

" - A quoi ça peut bien servir ce plumet d'oie roussi par la mitraille, frangé par les balles, emporté par le vent, perdu dans une forêt ?

- A ce qu'un enfant, peut-être, un jour, sur un sentier oublié, le ramasse....C'est un panache ! ".

La Réel, souvent, dépasse le Fictif....Comment ne pas songer à une récente actualité tragique ? Point n'est besoin ici de s'étendre: Il y a du Dominique Venner dans le début de cet échange, et ça finit comme du Jean Raspail. En somme, un Sacrifice pour une Renaissance, l'offrande d'une Vie pour l'avènement futur d'un Roi de l'au-delà de la Mer....

 

Au milieu de l’été, Jean Madiran nous a quittés, du haut de ses 93 ans, qui paraissaient promettre encore de belles années en sa présence. On peut dire qu’il est parti vers son Eternité, la plume à la main. Auteur de multiples ouvrages combinant de façon indissociable Foi et Intelligence, à tel point qu’il m’est Madiranimpossible ici et maintenant d’en donner la liste, il a , avant même l’aventure du quotidien « Présent », donné vie du début à la fin à celle de la revue ITINERAIRES. Celle-ci constitue aujourd’hui un outil indispensable à qui veut comprendre ce qui a mené notre pays à la situation que nous vivons.IMG Mais, il a été aussi un support fidèle et lumineux à la France de l’au-delà de sa rive méditerranéenne, à cette Algérie qu’en une formule définitive, Jacques Soustelle avait qualifiée «  d’ aimée et souffrante ». La meilleure façon de lui marquer notre reconnaissance sera de le lire,de le relire, et de méditer son œuvre.

 

(Sommaire extrait  de la revue ITINERAIRES, dont Jean Madiran fut le fondateur)

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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 19:51

En hommage à Hélie Denoix de Saint Marc  :

 

 

Pour saluer la mémoire de ce grand soldat, de ce grand homme, et pour tout dire, de cette grande âme, qui vient de nous quitter, et laissant aux voix autorisées de ce qui reste de France le rappel de sa vie et de ses œuvres, je voudrais tout simplement lui dédier la rapide réflexion qui suit, partie d’un travail plus vaste à venir, à accomplir au sein du cercle algérianiste d’Aix-en-Provence, qui portera sur ce qui me paraît être une des leçons que le disparu nous laisse : la défense et illustration de la Vraie Liberté, qui n’est certes pas soumission à toute oppression  extérieure mais encore moins celle, trompeuse, qui porte à donner libre cours à nos instincts et pulsions. Elle est celle qui nous permet d’assumer notre dignité d’être humain responsable, intrinsèquement capable de peser le pour et le contre et de discerner le Bien du Mal.

 helie-de-saint-marc a la une

 

Ce qui sera énoncé ci-après est tiré d’un maître-ouvrage, gorgé de références extrêmement précises, portant d’une part sur les auteurs du «  Siècle des Lumières », d’autre part sur les commentaires dont ils ont fait l’objet. Ce livre, qui exige une lecture attentive, pour ne pas dire : studieuse, est une véritable thèse, suivant un fil conducteur jalonné de bornes  guidant notre progression, afin de ne pas nous égarer en route. Il s’agit de : «  Nature humaine et révolution française- du siècle des lumières au Code Napoléon» ( chez  Dominique Martin Morin 2° éd. 2002), de Xavier Martin, professeur émérite des Universités, historien du droit et des idées politiques, ayant également enseigné la philosophie du droit.  

 

A noter que du même auteur, chez le même éditeur, a paru en 2010 : «  S’approprier l’homme. Un thème obsessionnel de la Révolution.1760-1800).

 

 

Sont particulièrement étudiés  Helvétius, d’Holbach, Voltaire et Rousseau, sans omettre Diderot, Condorcet et Condillac.    Rousseau aura droit à l’analyse la plus fouillée, à raison de la complexité du personnage, génératrice de bien des fausses pistes, «  Jean-Jacques » s’associant en réalité à ceux qu’il dit détester – et que sans doute il déteste sur le plan de l’affectif- dans les méandres de sa pensée et le labyrinthe de ses penchants…

 

 

Le « credo », si l’on ose dire, de tous ces maîtres à penser (au sens fort de l’expression) qui inspireront et guideront la future et inévitable Révolution, est le matérialisme absolu, mécaniste, qui ne se borne pas à nier toute transcendance, mais qui est le négateur de toute autonomie de la pensée. Ils ont une vue plus que réductrice de l’être humain, une machine parmi les autres, à l’égard duquel ils professent ouvertement le plus profond mépris ( qui atteint le niveau de l’abject, d’une part à l’égard des femmes, d’autre part à l’égard de tous ceux qui sont en situation de faiblesse du fait d’un handicap ) . De cet état de sous-créature, ils se dispensent bien sûr eux-mêmes, ainsi qu’une caste de privilégiés, dont le rôle essentiel sera de jouir sans entrave ( ce verbe revient de façon lancinante dans leurs écrits), tout en menant les autres, pour leur « bien  obligatoire », le plus souvent «  à leur insu » ( autre expression qui revient sans arrêt sous la plume de ces auteurs).

 

On comprendra aisément que la traduction de ce postulat sur le plan des relations sociales, et donc sur le plan politique, se trouve être une apologie du Totalitarisme intégral. Et ce totalitarisme trouve chez eux son point de perfection au stade où  ceux qu’ils entendent manipuler – ou mieux : posséder -  «  du berceau jusqu’à la tombe » (propos tenus par Heurtault-Lamerville au Conseil des Cinq-Cents le 16 juillet 1798)  en arrivent à « penser » eux-mêmes qu’ils sont libres…

 

Pour ne pas faire trop long – il y aurait tant à dire ! – on soulignera que la cible privilégiée de ces étranges bienfaiteurs de l’Humanité est l’enfant. On notera sans trop de surprise que pour eux l’enfant idéal est … l’Orphelin, la Nature s’étant alors chargée elle—même de « faire place nette » en  éliminant cet irritant obstacle à leur théorie du « Bonheur- universel-par-la-création d’un Homme nouveau » que sont les parents…naturels, père et mère.  Pourquoi l’enfant ? parce que son cerveau « est malléable et qu’on peut le pétrir comme la glaise entre les mains du potier »… On retrouve les mêmes comparaisons chez tous les auteurs ci-dessus évoqués, même si c’est d’Holbach le plus virulent, le plus cynique. De lui est l’horrible phrase, qui donne le frisson :

«  Il n’est rien d’impossible à l’éducation : elle fait bien danser l’ours ». 

 

C’est donc une société organique qui est dans leur champ de vision, une société où l’on a perdu jusqu’à la notion de liberté, en la confondant avec son fantôme. Où l’enfant formaté à 100% deviendra l’adulte décérébré et heureux de l’être….    Ce pseudo bonheur, le voient-ils comme une infâme tromperie infligée aux autres ? On serait tenté de répondre : même pas, car tout ce système est basé sur le plan de la philosophie et du psychisme sur leur affirmation de la passivité intrinsèque de l’homme.

 

Tous les ingrédients sont donc réunis pour produire un désastre. Et un désastre durable, puisque les grandes barbaries du vingtième siècle qui ont ravagé le monde entier y trouvent leur source première. Et parce que, ici même, de façon moins sanglante mais tout aussi ravageuse, s’élaborent, puis cherchent à s’imposer des systèmes dont la finalité, camouflée sous les oripeaux de la liberté et de l’égalité, est de nous dénaturer, à tous les sens du terme.

 

X. Martin cite l’auteur d’un ouvrage intitulé «  L’Homme romantique », qui a paru en…1984 ( Tiens, tiens, 1984 ?  ça ne vous dit pas quelque chose ?... ), Georges Gusdorf :

 

«  Le remodelage procédant du dehors au-dedans suscitera l’homme nouveau, selon les voies et moyens d’une pédagogie totalitaire… L’intention des Lumières est orientée vers la formation en série de citoyens coulés dans le même moule, ce qui conduirait à une dépersonnalisation générale ».

 

 

 

images

 

 

Heureusement – Dieu soit loué ! – des hommes comme Hélie Denoix de Saint-Marc, dans leurs personnes comme dans leurs œuvres, nous donnent une toute autre vision de l’existence en société, et plus généralement, en ce bas-Monde, qui rend pleinement compte de l’éminente dignité de l’Être humain, certes dans ses limites et dans ses faiblesses, mais par-dessus tout, dans l’incommensurable grandeur de sa destinée ici-bas, par la part de Sacré qui est en lui, et qui est lumineusement porteuse d’Espérance.

 

 

 

 

 

 


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20 août 2013 2 20 /08 /août /2013 23:06

La Country dans tous ses états.

   

 (cliquer sur > pour une lecture en "musique"

 

853 103La découverte de ce monde  à part, mêlange d'enthousiasme, de fascination, et d'une certaine désillusion due aux difficultés d'initiation à la danse, aurait pu faire long feu. Mais, en mai 2002, le voyage en Amérique, sous la conduite de nos amis Alain et Sabine, fut une "révélation définitive". L'Arkansas mystérieux - forêts et cours d'eau -, la plongée dans l'Amérique profonde à Branson, "temple" rural de la musique country, dans le sud du Missouri, me firent entrer en communion avec cet univers. Puis, ce fut le Tennessee et Nashville, sa ville-culte: explosion de sonorités, de honky tonk en honky tonk, la poussée vers l'Est de l'Etat et l'ascension magique des Appalaches, au coeur des "smoky mountains" , la rencontre avec les Indiens Cherokee, et enfin, pour finir en apothéose, la contemplation saisissante du fleuve-Roi, le Mississippi, à Memphis, et le recueillement sur la tombe du King Elvis...Ce voyage fut véritablement INITIATIQUE.

 

Dès lors, l'élan était donné. Peu après le retour, je me mettais en quête d'acquérir un véhicule qui, quotidiennement, porterait mes rêves. Après d'assez longues recherches, je finis par trouver exactement ce que je cherchais: un 4x4 Jeep "Cherokee" d'occasion, acheté dans le Var à une vieille connaissance, ancien coureur automobile doublement mon compatriote : un " Maltais d'Alger "!. Cette fois, j'étais entré dans la Légende. Et même en matière de danse, je faisais désormais de constants progrès, " décoincé" par l'euphorie dans laquelle je baignais...et par une prof de danse assez fascinante !

La cadence des heures consacrées à la danse connut une progression... géométrique !

Une séance de 2 bonnes heures par semaine pour la danse en ligne, bientôt doublée - bien sûr pas le même soir - d'une séance identique pour les danses country en couple, le tout mis en pratique pour les soirées du samedi, auxquelles finiraient par s'ajouter des "démos" sur les places publiques ou en salles municipales, vinrent constituer l'ossature, et même plus, de mon emploi du temps, surtout si l'on prend en considération que tout cela se passait autour de l'étang de Berre. A cette donnée du temps passé, du fait de ces déplacements constants, s'ajoutait bien entendu celle des distances parcourues...durant toute cette période, surtout entre 2003 et 2006, les activités country " locales" - je mets bien sûr à part les "grands déplacements" vers les festivals d’ampleur nationale et même au-delà, du moins ceux qui, condition sine qua non, nous assuraient d’une totale authenticité de musique et d’esprit -  montèrent jusqu'à  800 à 1000 kms par mois, 10 mois par an !  Mais, n'étais-je pas propulsé de l'autre côté de l'Atlantique dès  que je m'installais au volant de mon Cherokee ?.... A propos, un jour - c'était en semaine, et à la maison - je m'aperçus, en passant devant une glace, que j'étais en bottes...Je me remémorai soudain ma remarque naïve à Alain en 2001, à Mirande , sur le port des bottes pendant quelques jours par an...Et ça me fit sourire, comme Alain m'avait souri, amusé...

 

Septembre 2003. Nous montions rejoindre Alain et Sabine au festival de Déols ( Chateauroux ), organisé par des amis. Nous avions fait étape à Issoire la veille au soir, et le matin nous prenions notre petit-déjeuner à l'hôtel. Josette avait en mains "La Montagne", le journal local, et le parcourait. Moi, je buvais mon café. Soudain, la voix altérée, elle me dit : " Johnny Cash est mort ".  Je fus frappé de stupeur: je m'emparai du journal, comme incrédule. Devant l'évidence, je ne pus prononcer le moindre mot : j'étais foudroyé. En remontant dans le Cherokee, une fois sortis de la ville, on mit un CD de Cash, et on roula ainsi, dans un silence de veillée funèbre. A Déols, Alain et Sabine étaient bien sûr déjà au courtant. Alain et Sabine étaient les parrain et marraine de ce petit festival, quasi familial, mais à l' inégalable authenticité américaine, exaltée par le fait que Chateauroux avait été longtemps une grande base US, et que la population en gardait un souvenir vivace. Le festival, hasard du calendrier, s'ouvrait le 11 septembre. Le choc de 2001 était encore intact. Alain, tout de noir vêtu, consacra son  discours d'ouverture à l'Attentat et à " l' Homme en Noir "qui venait de nous quitter,  en des phrases d'une puissante sobriété. Les gorges étaient serrées, dans un écrasant silence. Ce fut poignant. Alain, Je n'oublierai jamais !

C'est désormais l'époque des "festivals" tous azimuts. Dans notre région, et bien plus loin...A titre d'exemple, celui de Déols laissera de merveilleux souvenirs. Retrouvé quelques années après sa découverte en 2003, cette fois en compagnie d'amis de notre Club provençal, il va nous donner l'occasion de nous "produire " à 4, en 2 couples,seuls sur la piste, pour une exécution mémorable de la célèbre valse lente " Mexican Wind ", à la chorégraphie très "ouvragée"...

 

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Mais, les deux Festivals qui vont tout dominer, et dans lesquels on va plonger chaque année avec l'assiduité d'un rituel,  sont les "Equiblues " de Saint-Agrève, en Haute Ardèche, et le Country Rendez-Vous Festival de Craponne, en Haute Loire.

 


" Aux équiblues de Saint-Agrève , le rodéo est de qualité USA "

 


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                         "Orage sur  Craponne s/Arzon, en début de soirée..."

 

 

Leur empreinte restera inéffaçable, par la masse de souvenirs, d'instants forts, d'enthousiasme, de dépaysement ( ou plutôt, de "repaysement" en Amérique ! ) d'anecdotes, de communion fraternelle au sein de notre groupe d' aficionados , auquel venaient se mêler, une année ou une autre, par roulement , et parfois tous en en même temps, des amis du club de country, voire des amis non danseurs mais amateurs d'ambiance musicale de l'Ouest américain. C'est bien simple : nous ayant fait pénétrer dans la Légende d'un monde incontestablement constitué à base de souvenirs d'enfance et d'adolescence ( Livres, BD  , films, disques...), ces festivals sont devenus eux-mêmes une Légende pour nous.

041                     " Après l'orage....l'arc-en-ciel. ET le spectacle continue ! "


Mes souvenirs se bousculent, et mon propos ne peut éviter de laisser transparaître une insidieuse nostalgie : c'est que, si ces festivals perdurent, une évolution est inévitable, et, non moins inévitablement, elle risque de se faire dans le sens d'une certaine  perte de substance et d'authenticité.

Eté2008 038

" On prend des forces, car la nuit sera longue...et on est à 1000 m d'altitude"

 

Et puis, nous passons, nous aussi : 12 ans se sont écoulé depuis notre premier festival, ,et bien plus encore pour ceux qui nous y ont initiés. Le temps est un facteur de risques : la routine, c'est un peu, et même beaucoup, la rouille des sentiments, et  donnée plus fatale encore, les destinées de chacun d’entre nous ont tendance à s'écarter les unes des autres...Alors, progressivement, en contrepoint, s’écrit en nous une Mythologie, traversée de visages disparus, de noms effacés, de bruits de voix lointaines…Et l’on finit par se demander : « a-t-on vraiment vécu cela ? ». Je le ressens d'autant plus que, pendant que j'écris ce texte, dans la touffeur suffocante d'un immeuble d'Agen, se déroule le festival de Craponne 2013, auquel nous n'avons pas pu assister ( et ça avait déjà été le cas pour moi en 2011 ).

Eté2008 024         " les Texans en Auvergne...On en oublie les  +8° de température " 

060                         " Toujours le Texas : un Géant de la country " 

104

                           " Et pour être un Géant, c'est un géant !!! ".

 

Et pourtant, j'ai beaucoup encore à raconter...Trop, certainement, pour le cadre limité de ce Blog. J'avais prévu de mentionner quelques observations sur les spécificités de chacune de ces 2 manifestations, de leurs avantages mais aussi de leurs petits inconvénients ( qui, à la longue, peuvent devenir gènants ). Et je voulais terminer avec quelques anecdotes savoureuses, et en tous cas, marquantes...On verra ça une prochaine fois.


Mais peut-être, s'il venait à l'idée d'Alain de faire une émission à Radio Courtoisie sur le thème de ces festivals d'été, qui n’ont jamais les honneurs de la « grande Presse », et qu'il me convie à y participer, je crois que ces souvenirs " passeraient" mieux oralement que par écrit , de surcroit via internet....

 

 

(  à  suivre...)

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